Une soirée, trois concerts, trois univers

Publié le par Lutine

Arrivée à 17h30 à la foire aux vins, je me suis empressée de faire la queue pour entrer dans le théatre de plein-air.

L'ouverture des portes devait avoir lieu tôt, puisque le premier concert débutait à 19h et je voulais être bien placée.

Jeanne Cherhal, la première artiste à se produire, commence à faire mentir ceux qui disent que les femmes sont toujours en retard. Elle est ponctuelle à la seconde près. Elle est arrivée sur scène en petite foulée, mais néanmoins ravissante, suivie de ses musiciens.

Jeanne-Cherhal-DNA010171.jpgPhoto Dernières Nouvelles d'Alsace - 17.08.2007

Jeanne Cherhal, c'est un mélange d'humour, de féminité, de fraîcheur. Tantôt à la guitare, tantôt au piano, tantôt à jouer du tambourin, cette artiste polyvalente a séduit le public en installant un dialogue entre la scène et la coquille (le petit nom du théatre de la foire aux vins).

Un tube
, une chanson triste, des chansons moins connues (lorsque l'on ne connait pas l'artiste), une interprêtation magistrale du début à la fin.

Une chance pour le public, le concert n'est pas proposé en odoramat. Parce qu'étant donné la durée de sa chanson La station, il aurait été impossible de tenir en apnée.

Jeanne nous aura enchanté pendant 1 heure. Le public lui a fait une standing ovation. Une façon de lui rendre l'Alsace inoubliable ? lui donner l'envie de revenir ? Je l'espère.

Vient alors le tour d'Emilie Simon. Enfin tout d'abord, les techniciens mettent en place une foultitude d'instruments. Un piano, quelques guitares, jusque là, tout est normal, mais ceux-ci sont entourés d'une rape, d'un saladier géant transparent rempli d'eau, un micro juste au-dessus, etc...

Emilie-Simon-DNA010382.jpgPhoto Dernières Nouvelles d'Alsace - 17.08.2007

Lorsqu'elle arrive sur scène, on croirait voir arriver une fillette, toute timide, dans sa jupe de tulle blanc, une marguerite dans les cheveux. Elle porte, attaché à son bras gauche, un instrument curieux qui semble tout droit sorti d'un film de science-fiction. Soudain, la musique commence, de la musique que je qualifierais d'intéressante, de spéciale. Le genre de musique expérimentale, mais aboutie, du bruit mais calculé, du désordre fait de notes ordonnées. On aime ou on n'aime pas, mais dans tout les cas, ça ne laisse pas indifférent. Puis vient son tube Fleur de Saison, qui bouge beaucoup plus en concert que sur le clip. 

En guise de rappel, elle nous a gratifié d'une reprise. Une rupture totale avec le ton de sa prestation de l'heure écoulée. Juste sa voix et le piano, tout en douceur. Avec Come as you are, le public est transporté instantanément au Nirvana.

Si je devais avoir un regrêt concernant sa prestation : le manque d'échange avec le public. Quelques Merci pour ponctuer et deux Ça va bien ? ça fait léger. Ce qui confirmerait mon impression première : la timidité ?

Les techniciens, tels des abeilles dans la ruche, se pressent à installer les instruments pour l'artiste suivante.
En les observant, j'étais loin de m'imaginer les instants que j'allais vivre après. Et pourtant, David m'avait bien donné un petit aperçu de son concert parisien. Mais entre la lecture de son résumé, le visionnage de quelques vidéos et la voir, l'entendre pour de vrai, il n'y a aucune comparaison possible.

Ayo, c'est un petit bout de femme (d'environ 1m80 !) toujours souriante. C'est de l'émotion, de la générosité en vrac. Elle est grossiste en bonheur et elle le distille sur son album Joyfull et lors de ses concerts.

Ayo-DNA011011.jpgPhoto Dernières Nouvelles d'Alsace - 18.08.2007

Des incidents techniques (problèmes de prise avec sa guitare, une corde cassée en pleine chanson) peu importe, elle improvise en gardant le sourire. Elle s'excuse en chantant. Comme si on pouvait lui en vouloir !

On pourrait être tenté de fermer les yeux pour mieux se concentrer sur sa voix, mais sa beauté nous incite fortement à garder les yeux grands ouverts. Trop peur d'en perdre une miette !!

Des jeux avec le public et la complicité de ses musiciens, des échanges dans un français imparfait mais infiniment craquant. Elle quitte la scène sur Down on my knees pour réapparaitre dans la fosse, au milieu du public.

Son public semblait conquis d'avance, elle l'a fait chaviré.

Une ovation, un rappel, le public, une nouvelle fois était récompensé d'être si attentionné.

Ayo et son public, c'est fusionnel, ça ne s'explique pas. C'est un échange constant et quand ça s'arrête, il reste ce sourire dans nos mémoires.

C'était, pour moi, une soirée exceptionnelle, riche en émotions. Et je ne pense pas être la seule à avoir ressenti cela.

Publié dans Petit bonheur du jour

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N
cette année je n'ai pas fait de concert "foire aux vins"la 1ere année depuis longtemps ... snifj'aime l'esprit de colmar
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D
Non, non, pas tant de regrets, le 16 au matin j'étais au boulot à Paris. J'étais rentré mardi. Donc je n'étais pas tellement "juste à côté", en tout cas pas au bon moment !!!
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L
Je te chariais, hein ;-)
D
Mmm bien d'accord, ça c'était de la soirée ! J'aime bien ce que fait Jeanne Cherhal, je connais moins Emilie Simon mais ce que tu racontes donne envie, et je suis fan d'Ayo. "Si" j'avais su (et plein d'autres "si", en fait), je serais bien venu !
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L
Oui, en plus, tu étais juste à côté ;-)
F
Trois femmes très différentes, trois artistes vraies. Tu as du passer de sacrés bons moments !:-)
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L
Cétait génial. J'espère revivre un moment pareil dans un autre concert.